Cette interview est parue dans la newsletter hebdomadaire (qui existe depuis 2000 ou 2001) du club français des Stones : www.sympathyforthedevils.com
OBJET: Rock This Town (1983)
Le 1er septembre dernier sortait dans une salle de cinéma bruxelloise " Time Is On My Side ", rebaptisé chez nous " Let's Spend The Night Together", le grand film par Mal Ashby pendant les concerts américains de la méga tournée mondiale - une des premières du genre - des Rolling stones en 1981. Tournée qui, rappelez-vous, frôla la Belgique au stade Feyenoord de Rotterdam : bon nombre d'entre nous y étaient... La sortie d'un film rock en Belgique est un événement suffisamment rare que pour avoir incité Rock This Town à organiser le 31 août dernier en collaboration avec Jacques de Pierpont de la R.T.B.F. "Radio 21 – Soir", une grande Avant - première de ce film à laquelle ont été invités gratuitement les auditeurs de "Radio 21 Soir" et nos abonnés de la région Bruxelloise. A l'occasion de la sortie de ce film, nous avons exceptionnellement obtenu une interview exclusive de Mick Jagger. Il vous explique - en français ! - l'histoire du film, parle de ses films précédents, et surtout du film dont il rêve. Il nous dévoile ses projets - un disque solo? - et donne son sentiment sur les problèmes soulevés par le gigantisme de leur tournée. On y découvre un Mick Jagger beaucoup plus concerné par sa musique et son public que certains ne voudraient le croire...
- Rock This Town : Mick Jagger, comment est né ce film?
- Mick Jagger : On n'avait pas eu l'idée de faire un film parce qu'une tournée est quelque chose d'énorme. Trois mois de répétitions, création de deux scènes - extérieur et intérieur, choix des chansons, c'est beaucoup de travail. On avait pensé faire quelque chose en vidéo mais pas un film en 35mm dans le style "Hollywood". Après un mois de tournée nous étions à Los Angeles. Beaucoup d'acteurs, de metteurs en scène et de producteurs de films ont aimé le show, un show pendant lequel il eut un superbe coucher de soleil, un show avec beaucoup de très jolies filles. Ils ont dit : " Pourquoi tu ne fais pas un film de tout ça ". Le lendemain j'ai téléphoné à Hal Ashby pour lui demander s'il connaissait un gentil gars qui puisse faire le film. Je lui ai dit : " Je ne veux pas un concert filmé mais je n'ai aucune idée de la façon dont ça doit se faire ". Moi je ne pouvais pas le diriger car j'avais la tournée à faire. Il m'a répondu : " Moi, je peux le faire ".Tout ce qui me restait à faire était de lui dire "o.k!" .
- Les autres étaient d'accord ?
- Non, pas vraiment... ah, ah... Pas vraiment parce que la nouvelle est tombée du ciel et que je n'avais pas expliqué grand chose. J'ai juste dit : " Le film commence ce soir". Ils n' étaient pas tout à fait d'accord. On en a un peu discuté. Ils ont finalement marché mais ça avait été un choc.
- As.tu participé au montage ?
- Ashby m'a montré le film à moitié fait. La seule chose que j'ai fait a été de donner mon accord sur les chansons retenues. Sur celles que l'on devait retirer et celles que l'on devait raccourcir. J'ai donné un avis musical mais je voudrais faire autre chose après. Avec l'argent que l'on avait on ne pouvait faire autre chose.C'est un film qui rocke pas mal. C'est axé sur le concert et pas sur le backstage. Je lui ai laissé la direction des opérations. C'est vraiment le show et le montage est très beau. J'aime bien le look du film.
- Vous aviez préparé longtemps la dernière tournée ?
- On en a discuté pendant des mois. C'était la première fois que l'on préparait quelque chose pour l' extérieur. Normalement pour cinq ou six concerts ce n'est pas la peine. Cette fois-ci beaucoup de concerts se faisaient en plein air. La scène était très grande, avec beaucoup de couleurs pour animer les stades qui sont souvent très sombres.
- Tu aimes bien jouer pendant qu'il fait encore jour ?
- J'aime les couchers de soleil. On voit le public. Autrement c' est comme pour jouer pour soi-même. Le public aime la nuit parce qu'il croit qu'il y a une part de mystère. Ils ne comprennent pas que pendant qu'il fait clair je les vois, on peut se voir mutuellement et ils peuvent se voir entre eux.
- A ton âge est ce que ça ne devient pas un peu fatiguant de partir en tournée ?
- Le début ça fatigue... ah, ah.. et la fin si ça a été trop long. Nous ne sommes pas des supermen.
- Tu emmènes ta famille en tournée ?
- Les enfants de temps en temps. Ce ne sont plus les années soixante. On ne voyage plus avec une dizaine d'enfants et deux ou trois femmes
- Tu vois une différence entre les USA et l'Europe au niveau des concerts rock ?
- C'est pas pareil. Aux States ils sont vraiment plus efficaces. En Angleterre, en France, en Allemagne ça va mais... en Espagne et en Italie...j'aime bien mais c'est du travail...
- Vous pensez refaire une tournée aussi gigantesque ?
- Je ne sais pas. Le faire encore une fois? Je ne sais pas. Nos concerts n'étaient .que l'occasion de consommer des drogues et de draguer. Les gens se fichaient de la musique. Je me suis souvent promené dans la foule. J'ai vu des gens venir pique-niquer avec les gosses. Ils étaient loin de tout. Pareil que pour un match de base-ball. Ils ne venaient que pour l'événement.
- Que penses tu des autres films consacrés aux Rolling Stones ?
- Je ne les aime pas tous. Gimme Shelter est peut-être un film intéressant. Cocksucker Blues est également intéressant mais il y a encore beaucoup de travail à faire avec ce film. Le son est vraiment horrible et on ne peut rien y changer. Il est juste bon pour les ciné-clubs. Il est exclu qu'on le montre sur les Champs Elysées.
- Pourquoi ce film est-il toujours interdit ? (1)
- ... Il y a un problème parce que...eh… il y a beaucoup de choses dans le film. On n'y a pas mis assez de musique comme quand je joue avec Stevie Wonder. On a coupé tout ça au montage. En plus les dialogues ne sont pas écoutables parce qu'ils sont très mauvais. J'y fais... je ne sais pas quoi... Mais j'aime bien le film. Il est en noir et blanc, sombre, sérieux. Mais ce n'était pas le film d'une tournée, c'était le film du monteur
- Tu aimerais tourner avec quelqu'un de particulier ?
- Je pense toujours aux génies, comme Fellini mais c'est impossible. Beaucoup de cinéastes sont suprêmement égoïstes. Je ne compte pas beaucoup d'amis dans ce milieu. Herzog, lui, il est fou. Gentil... mais fou (2). Kubrick est impossible. Fassbinder lui il est mort... ah, ah...
- Penses-tu que quelqu'un pourrait faire un jour un bon film rock ?
- Beaucoup de cinéastes pourraient le faire. Ken Russel est probablement le plus capable. Il pourrait faire sans doute quelque chose
- On te propose des rôles ?
- La plupart du temps c'est pour jouer la rock-star. C'est dingue… C'est très difficile de trouver un rôle.
- Saurais-tu faire autre chose que la rock-star ?
- Ce n'est pas un problème pour moi. J'ai fait dernièrement une vidéo pour les enfants où je jouais le rôle d'un empereur chinois. Un vrai conte de fées. Il suffit seulement d'avoir un peu d'imagination.
- Les clips vidéo ne t'inspirent pas ?
- J'aime bien mais il y a un problème d'argent. Ça coûte cher d'en faire un bon et les compagnies de télévision ne veulent pas donner un sou. Elles veulent cinq ou six minutes de programmes pour rien.
- Après toutes ces années gardes-tu encore des influences R & B ?
- Beaucoup. Malheureusement nous ne sommes pas dans une bonne période ce genre musical. Beaucoup d'artistes sont morts. On a eu Prince pour un concert mais les gens n'ont pas beaucoup apprécié. Les gens lui ont balancé des tas d'objets. Il avait d'aIlleurs voulu tout arrêter après le premier concert. On a du lui expliquer que nous avions connu les mésaventures à nos débuts. Evidemment, avec ses histoires de femmes, les gens n'ont rien compris. En tout cas on peut dire que lui et Michael Jackson sont les plus connus et par conséquent sont les deux qui vendent le plus de disques.
- Qu'est ce que tu aimes comme musique actuellement ?
- Toutes les sortes de musiques. J'aime bien le dernier de Neil Young. (NDLR: Trans), Donald Fagen, Michael Jackson aussi.
- Quelle est ton attitude vis-à-vis des disques pirates ?
- C'est une question vraiment difficile. Parce qu'en Amérique il y a beaucoup de gens de l'industrie du disque au chômage. Si on fait quarante copies d'un disque je m'en fous mais des millions, ça non.
- Comptes-tu faire un disque solo ?
- Oui, je voudrais le faire. Avec des chansons que je ne veux ou peux pas jouer avec les Stones. Ce sera dans les mois qui viennent sans doute.
- Avec Keith Richards ?
- Peut-être, oui. Ou bien tout à fait seul.
Interview: Michel Bumtein
(1) NDLR: Ce film, interdit de sortie par Mick Jagger lui-même, montre les véritables coulisses d'une tournée. On l'y voit notamment an train da se shooter
(2) NDLR: Mick Jagger avait entamé en 1980 le tournage de Fitzcaraldo, sous la direction de Herzog. dans la jungle amazonienne. Après de nombreux déboires, dont une attaque par les indiens, le tournage doit être abandonne, pour être par la suite mener bien avec Klaus Kinski.
Le 1er septembre dernier sortait dans une salle de cinéma bruxelloise " Time Is On My Side ", rebaptisé chez nous " Let's Spend The Night Together", le grand film par Mal Ashby pendant les concerts américains de la méga tournée mondiale - une des premières du genre - des Rolling stones en 1981. Tournée qui, rappelez-vous, frôla la Belgique au stade Feyenoord de Rotterdam : bon nombre d'entre nous y étaient... La sortie d'un film rock en Belgique est un événement suffisamment rare que pour avoir incité Rock This Town à organiser le 31 août dernier en collaboration avec Jacques de Pierpont de la R.T.B.F. "Radio 21 – Soir", une grande Avant - première de ce film à laquelle ont été invités gratuitement les auditeurs de "Radio 21 Soir" et nos abonnés de la région Bruxelloise. A l'occasion de la sortie de ce film, nous avons exceptionnellement obtenu une interview exclusive de Mick Jagger. Il vous explique - en français ! - l'histoire du film, parle de ses films précédents, et surtout du film dont il rêve. Il nous dévoile ses projets - un disque solo? - et donne son sentiment sur les problèmes soulevés par le gigantisme de leur tournée. On y découvre un Mick Jagger beaucoup plus concerné par sa musique et son public que certains ne voudraient le croire...
- Rock This Town : Mick Jagger, comment est né ce film?
- Mick Jagger : On n'avait pas eu l'idée de faire un film parce qu'une tournée est quelque chose d'énorme. Trois mois de répétitions, création de deux scènes - extérieur et intérieur, choix des chansons, c'est beaucoup de travail. On avait pensé faire quelque chose en vidéo mais pas un film en 35mm dans le style "Hollywood". Après un mois de tournée nous étions à Los Angeles. Beaucoup d'acteurs, de metteurs en scène et de producteurs de films ont aimé le show, un show pendant lequel il eut un superbe coucher de soleil, un show avec beaucoup de très jolies filles. Ils ont dit : " Pourquoi tu ne fais pas un film de tout ça ". Le lendemain j'ai téléphoné à Hal Ashby pour lui demander s'il connaissait un gentil gars qui puisse faire le film. Je lui ai dit : " Je ne veux pas un concert filmé mais je n'ai aucune idée de la façon dont ça doit se faire ". Moi je ne pouvais pas le diriger car j'avais la tournée à faire. Il m'a répondu : " Moi, je peux le faire ".Tout ce qui me restait à faire était de lui dire "o.k!" .
- Les autres étaient d'accord ?
- Non, pas vraiment... ah, ah... Pas vraiment parce que la nouvelle est tombée du ciel et que je n'avais pas expliqué grand chose. J'ai juste dit : " Le film commence ce soir". Ils n' étaient pas tout à fait d'accord. On en a un peu discuté. Ils ont finalement marché mais ça avait été un choc.
- As.tu participé au montage ?
- Ashby m'a montré le film à moitié fait. La seule chose que j'ai fait a été de donner mon accord sur les chansons retenues. Sur celles que l'on devait retirer et celles que l'on devait raccourcir. J'ai donné un avis musical mais je voudrais faire autre chose après. Avec l'argent que l'on avait on ne pouvait faire autre chose.C'est un film qui rocke pas mal. C'est axé sur le concert et pas sur le backstage. Je lui ai laissé la direction des opérations. C'est vraiment le show et le montage est très beau. J'aime bien le look du film.
- Vous aviez préparé longtemps la dernière tournée ?
- On en a discuté pendant des mois. C'était la première fois que l'on préparait quelque chose pour l' extérieur. Normalement pour cinq ou six concerts ce n'est pas la peine. Cette fois-ci beaucoup de concerts se faisaient en plein air. La scène était très grande, avec beaucoup de couleurs pour animer les stades qui sont souvent très sombres.
- Tu aimes bien jouer pendant qu'il fait encore jour ?
- J'aime les couchers de soleil. On voit le public. Autrement c' est comme pour jouer pour soi-même. Le public aime la nuit parce qu'il croit qu'il y a une part de mystère. Ils ne comprennent pas que pendant qu'il fait clair je les vois, on peut se voir mutuellement et ils peuvent se voir entre eux.
- A ton âge est ce que ça ne devient pas un peu fatiguant de partir en tournée ?
- Le début ça fatigue... ah, ah.. et la fin si ça a été trop long. Nous ne sommes pas des supermen.
- Tu emmènes ta famille en tournée ?
- Les enfants de temps en temps. Ce ne sont plus les années soixante. On ne voyage plus avec une dizaine d'enfants et deux ou trois femmes
- Tu vois une différence entre les USA et l'Europe au niveau des concerts rock ?
- C'est pas pareil. Aux States ils sont vraiment plus efficaces. En Angleterre, en France, en Allemagne ça va mais... en Espagne et en Italie...j'aime bien mais c'est du travail...
- Vous pensez refaire une tournée aussi gigantesque ?
- Je ne sais pas. Le faire encore une fois? Je ne sais pas. Nos concerts n'étaient .que l'occasion de consommer des drogues et de draguer. Les gens se fichaient de la musique. Je me suis souvent promené dans la foule. J'ai vu des gens venir pique-niquer avec les gosses. Ils étaient loin de tout. Pareil que pour un match de base-ball. Ils ne venaient que pour l'événement.
- Que penses tu des autres films consacrés aux Rolling Stones ?
- Je ne les aime pas tous. Gimme Shelter est peut-être un film intéressant. Cocksucker Blues est également intéressant mais il y a encore beaucoup de travail à faire avec ce film. Le son est vraiment horrible et on ne peut rien y changer. Il est juste bon pour les ciné-clubs. Il est exclu qu'on le montre sur les Champs Elysées.
- Pourquoi ce film est-il toujours interdit ? (1)
- ... Il y a un problème parce que...eh… il y a beaucoup de choses dans le film. On n'y a pas mis assez de musique comme quand je joue avec Stevie Wonder. On a coupé tout ça au montage. En plus les dialogues ne sont pas écoutables parce qu'ils sont très mauvais. J'y fais... je ne sais pas quoi... Mais j'aime bien le film. Il est en noir et blanc, sombre, sérieux. Mais ce n'était pas le film d'une tournée, c'était le film du monteur
- Tu aimerais tourner avec quelqu'un de particulier ?
- Je pense toujours aux génies, comme Fellini mais c'est impossible. Beaucoup de cinéastes sont suprêmement égoïstes. Je ne compte pas beaucoup d'amis dans ce milieu. Herzog, lui, il est fou. Gentil... mais fou (2). Kubrick est impossible. Fassbinder lui il est mort... ah, ah...
- Penses-tu que quelqu'un pourrait faire un jour un bon film rock ?
- Beaucoup de cinéastes pourraient le faire. Ken Russel est probablement le plus capable. Il pourrait faire sans doute quelque chose
- On te propose des rôles ?
- La plupart du temps c'est pour jouer la rock-star. C'est dingue… C'est très difficile de trouver un rôle.
- Saurais-tu faire autre chose que la rock-star ?
- Ce n'est pas un problème pour moi. J'ai fait dernièrement une vidéo pour les enfants où je jouais le rôle d'un empereur chinois. Un vrai conte de fées. Il suffit seulement d'avoir un peu d'imagination.
- Les clips vidéo ne t'inspirent pas ?
- J'aime bien mais il y a un problème d'argent. Ça coûte cher d'en faire un bon et les compagnies de télévision ne veulent pas donner un sou. Elles veulent cinq ou six minutes de programmes pour rien.
- Après toutes ces années gardes-tu encore des influences R & B ?
- Beaucoup. Malheureusement nous ne sommes pas dans une bonne période ce genre musical. Beaucoup d'artistes sont morts. On a eu Prince pour un concert mais les gens n'ont pas beaucoup apprécié. Les gens lui ont balancé des tas d'objets. Il avait d'aIlleurs voulu tout arrêter après le premier concert. On a du lui expliquer que nous avions connu les mésaventures à nos débuts. Evidemment, avec ses histoires de femmes, les gens n'ont rien compris. En tout cas on peut dire que lui et Michael Jackson sont les plus connus et par conséquent sont les deux qui vendent le plus de disques.
- Qu'est ce que tu aimes comme musique actuellement ?
- Toutes les sortes de musiques. J'aime bien le dernier de Neil Young. (NDLR: Trans), Donald Fagen, Michael Jackson aussi.
- Quelle est ton attitude vis-à-vis des disques pirates ?
- C'est une question vraiment difficile. Parce qu'en Amérique il y a beaucoup de gens de l'industrie du disque au chômage. Si on fait quarante copies d'un disque je m'en fous mais des millions, ça non.
- Comptes-tu faire un disque solo ?
- Oui, je voudrais le faire. Avec des chansons que je ne veux ou peux pas jouer avec les Stones. Ce sera dans les mois qui viennent sans doute.
- Avec Keith Richards ?
- Peut-être, oui. Ou bien tout à fait seul.
Interview: Michel Bumtein
(1) NDLR: Ce film, interdit de sortie par Mick Jagger lui-même, montre les véritables coulisses d'une tournée. On l'y voit notamment an train da se shooter
(2) NDLR: Mick Jagger avait entamé en 1980 le tournage de Fitzcaraldo, sous la direction de Herzog. dans la jungle amazonienne. Après de nombreux déboires, dont une attaque par les indiens, le tournage doit être abandonne, pour être par la suite mener bien avec Klaus Kinski.