samedi, septembre 25, 2004

Bill Perks

Deux interviews de Bill Wyman, dont l'une sur le site de François Bon :
L'autre, plus succinte :
Livre Du côté de chez Bill
propos recueillis par Pascal Dupont - L'Express du 12 juin 2003
Des centaines de photos inédites et de fac-similés d'articles des tabloïds anglais de l'époque accompagnent le texte du journal que Bill le Fantôme, surnommé ainsi pour sa grande discrétion, a minutieusement tenu pendant près de trente ans. Rolling with the Stones (EPA/Hachette), de Bill Wyman, le premier bassiste du groupe, est un formidable moment d'histoire. L'homme à la coupe de hallebardier du Moyen Age a quitté le groupe il y a près de dix ans. Pas rangé des camions pour autant, il continue à jouer avec ses Rhythm Kings, formation qui réinterprète des standards du bluesPour les tabloïds, les Stones étaient de dangereux voyous qui allaient précipiter la chute de l'Empire britannique...
La presse se focalisait sur ce qui paraissait scandaleux. Comme pour Chuck Berry à ses débuts, seulement célèbre pour avoir emballé une mineure et fait de la taule. Elle s'intéressait au fait que nous portions des haillons, ou ce qu'elle prenait pour tels. Au final, c'était quand même bénéfique: on parlait de nous. Le phénomène n'a jamais vraiment cessé. Dans la tournée actuelle, les médias se moquent méchamment des «Strolling Bones» [les os qui se traînent].
Pourquoi votre livre s'arrête-t-il si tôt, avant la fin des années 1960?
C'est le moment où l'on a travaillé le plus. Durant les trois premières années, jusqu'en 1965, c'était insensé. Les disques sortaient à flux tendu. Chaque jour, on enchaînait enregistrement de deux ou trois morceaux en studio, photos et interviews, la route pour se rendre au concert, et retour. On se couchait à 4 heures pour se lever à 7. Plus les tournées à l'étranger. Non stop. Cela s'est un peu calmé après, car on n'en pouvait plus. Au début des années 1980, on a fait quelques grands concerts. Puis plus de tournée pendant sept ans. Chacun travaillait en solo. On se disputait. J'avais moins de quoi écrire.
Vous rendez un bel hommage à Brian Jones, mort en 1969.
Les Stones étaient son groupe. Sans lui, ils n'auraient pas existé. C'est lui qui a choisi chaque musicien. Lui qui a défini notre style. Lui qui écrivait et téléphonait aux tourneurs, aux maisons de disques, aux magazines. Est-ce que je l'ai regretté à sa mort? C'est une autre affaire. Il pouvait se montrer charmant, magiquement inventif en studio, trouvant une ligne mélodique, ajoutant des instruments, comme les marimbas d'Under My Thumb, ce qui changeait toute la chanson. Mais il avait une autre face, noire. Il rendait fou.
Le livre rappelle que les Stones ont souvent eu des démêlés avec la police. Pas vous...
J'ai fumé comme tout le monde. Pris des amphétamines. Mais c'est tout. J'étais plus branché filles. Beaucoup, même. Et je n'ai jamais été pris, parce que je ne me laissais pas photographier. A Paris, par exemple, les autres se montraient chez Castel. Moi, j'allais dans un petit bistro.
Comment expliquez-vous qu'ils continuent?
Ils n'ont sans doute rien d'autre à faire.